Le Mois du jeune du Ramadan a commencé il y a maintenant deux semaines; plusieurs milliers de musulmans du Val de Sambre respectent cette pratique importante de leur religion. Quel est le but de ce rite assez particulier ? Au-delà du folklore culturel qui l’accompagne, découvrons le sens premier de cet acte spirituel. from

Le jeûne du mois du Ramadan est un des cinq piliers de l’islam, avec la profession du Dieu unique, la prière cinq fois  par jour, l’aumône, et le pèlerinage. Le Ramadan a été institué pour être le mois de jeûne, le 9ème de l’année lunaire. Il est demandé à tout musulman, homme ou femme dès la puberté. C’est un moment de prédilection pour rappeler aux riches la compassion généreuse qu’ils doivent exprimer aux pauvres. Jadis, les maisons étaient ouvertes, les tables offertes aux indigents. Les malades en sont dispensés, comme les femmes enceintes, celles qui allaitent, ou celles  en période de menstrues. Néanmoins ces personnes devront rattraper leur exonération du jeûne au cours de l’année, soit en offrant, pour chaque jour de manquement, les repas d’une journée à une personne indigente, ou bien en versant la valeur monétaire de ces repas à la personne indigente. Le jeûne du Ramadan est observé chaque jour, à partir de l’aube. Il cesse lorsque le soleil disparaît de l’horizon. Le jeûne libère de la dépendance. C’est un moyen de délivrance de l’esprit humain des griffes du désir. Le jeûne conduit donc à la piété. Le Coran le rappelle : O vous les croyants, le Jeune vous a été Prescrit comme il a été Prescrit à ceux qui vous ont précédé, peut être atteindriez-vous la piété (Sourate 2 Verset183)                                                                                     

Le Jeune du mois de Ramadan n’est donc pas une succession de privation le jour et d’excès la nuit ; mais il doit élever la personne spirituellement en la libérant de son égoïsme. Un mois pour changer son être et son rapport avec les autres. Le jeune n’est d’ailleurs pas l’apanage des musulmans, on retrouve cette pratique sous d’autres formes dans toutes les religions et notamment dans le christianisme.     

Carême chez les orthodoxes et les catholiques.

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« Voici ce que dit le Seigneur : Revenez à moi de tout votre cœur, avec des jeûnes, avec des larmes et des lamentations. Déchirez vos cœurs, et non vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et riche en bont » C’est par ces mots que catholiques et orthodoxes entrent dans le carême. Pendant 40 jours avant Pâques, en référence aux quarante jours de jeûne effectués par Jésus-Christ dans le désert, ces chrétiens sont appelés à faire pénitence. L’Église catholique demande aux fidèles de jeûner au minimum les jours du mercredi des Cendres, journée d’entrée dans le Carême, et du Vendredi saint, jour de la mort du Christ, trois jours avant Pâques. Par ailleurs, la tradition de manger maigre — c’est-à-dire de s’abstenir de viande et de plat à base de graisse animale — le vendredi se perpétue. L’Église orthodoxe connaît deux carêmes : le carême de Noël, du 15 novembre au 24 décembre (nommé chez les catholiques Avent ou Petit Carême), et le Grand Carême.

Pas de jeûne chez les protestants. Les églises réformées n’imposent pas de pratique de pénitence ou de jeûne. Si dans le luthéranisme on trouve parfois la recommandation de l’abstention de viande le Vendredi saint, le protestantisme n’est pas directif. Cette différence entre les protestants et les autres chrétiens tient au fait que pour eux, le salut s’obtient par la foi seule – « sola fide » – il n’est donc pas besoin d’accomplir des œuvres de pénitence en vue d’obtenir le salut.

Six jours de jeûnes chez les juifs.

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Détail  de l’ Abbaye Notre-Dame d’Aiguebelle.

Il y a dans le judaïsme sept jours de jeûne. Le but de ce jeûne est d’intensifier la vie intérieure, que ce soit pour l’expiation des péchés, la commémoration de tragédies, l’accompagnement d’une prière particulière ou le souvenir du père ou de la mère. Le plus important, ordonné par la Torah, c’est Yom Kippour. Également appelé le Jour du Grand Pardon, c’est une fête juive considérée comme la plus sainte de l’année juive. C’est le jour d’expiation de tous les péchés, en mémoire de la faute du veau d’or, lorsque Moïse était sur le mont Sinaï, recevant les instructions divines, pendant qu’en bas, son peuple érigeait une idole en or.

La connaissance interreligieuse est essentielle dans notre époque troublée.Le dialogue interreligieux permet de rappeler  les éléments  qui rapprochent les différentes traditions spirituelles. L’objectif étant de favoriser la cohésion sociale, de créer du lien et de contribuer au vivre-ensemble. La Maison de Loqman ,à travers ses membres, participe  à toute action qui valorise les valeurs humanistes universelles.